Bonnes résolutions ou Ne ratez pas nos correspondances (Liaisons dangereuses)

Publié le 6 Octobre 2016

liaisons dangereuses d'adultes consentants nés dans les années 60

liaisons dangereuses d'adultes consentants nés dans les années 60

Voilà ce que je viens ce jour d'écrire pour fin de non recevoir (aucune idée de ce que veut dire cette expression administrative) à mon amant de quelques soirs, qui au bout de deux rencontres avait tenu absolument à me présenter sa femme pour des parties de jambes à l'air à trois.

Enfin, quelques souvenirs plaisants, et un poil glauques. Aucun remords, juste celui de ne pas avoir assez pris mon pied. J'avais sauté sur ce garçon qui me draguait quand on avait 25 ans, un bibliothécaire, déjà. changions des impressions sur les bouquins que je lui rendais en retard, dont des revues de puériculture qui auraient du le décourager. Galant (et dans l'espoir de me choper), il effaçait mes avances, cherchant dans mes livres en retour un petit mot doux qui je lui aurais laissé, il me l'a avoué. "Je t'aurais préparé un matelas dans un coin de la bibliothèque".

How romantic. Plus que le matelas gonflable monté dans les étages par ses soins, dans le noir pour ne pas être vus de ses (leurs) enfants, habitant en bas.

Pfou, m'a pas bien plu, le triolisme. Un peu épuisant, même. Peine à jouir, la soso. Mais va mal de faire la difficile, suis bien coinços, mais pratiquer les joies du sexe à deux seulement m'aurait suffi amplement : quand on a été sevré de sex in the city comme moi pendant plus de 10 ans (mes plus belles années !!! ne se rattraperont pas !!!), pas besoin d'ameuter les foules et les fesses de la crémière.

Cet amant, qui s'est multiplié par deux (un nouveau triangle amoureux : le mari, sa femme et leur maîtresse), je l'avais pris sur un coup de tête, pour me venger pan c'est bien fait de tout le récent foutage de gueule de mon mari. Un félon qui alors que je l'aimais sincèrement, bien que nous fussions (?) séparés, ne rêvait que de me tromper avec : 1) une peintre de singes 2) une chienne bolchevik. Mon petit coeur saignant a crié : "REVENGE" (en anglais, "vengeance"), et je n'ai pas mis longtemps à mettre le grappin dessus sur cet ancien amoureux toujours transi (et comme je l'avais bien compris, libertin-queutard invétéré). Après deux ou trois séances de baise classique avec moi, je lui ai servi d'appât pour assouvir son fantasme absolu, coucher avec deux femmes en même temps, comme au temps de sa jeunesse échevelée (il est rasé maintenant pour dissimuler une calvitie-pelade). Je garde le souvenir de sa blondeur, et il a comme avant la barbe rousse - un boukrou, cf Maurice Chevit dans "Les bronzés". Merde mais c'est qu'il ressemblait presque à Heisenberg...

Dans le rôle des vestales ("qui c'est qui a le bâton ?"), moi et sa femme, sa légitime épouse. Le monsieur manquant un peu d'imagination et désirant sûrement pimenter son couple pourtant porté sur la chose. "Le font tous les soirs", contre moi une fois par an (voire zéro) avec le mari-didi-pas très dégourdi. Enfin voilà un bel exemple de fidélité conjugale, dans l'adultère partagé. Mais la configuration a de quoi faire débander, quand la rencontre a lieu un rien forcée "embrassez-vous ! mieux que ça", salivait-il. Tu veux nous foutre la paix, oui ? plus tard, un peu dépité, et la main s'activant : "mais vous vous débrouillez très bien sans moi".

S'il a été l'instrument de ma vengeance, et rien de plus, je l'ai bien aidé à délurer sa femme et à la rendre bi pour le plaisir des deux (une première pour moi aussi). Nous sommes quittes.

Est-ce bien raisonnable cependant de laisser tomber un amant fortement membré, n'ayant pas froid aux yeux ni nulle part, toujours au garde à vous Bob Lapoutre, et ne s'embarrassant pas de sentiments ou d'états d'âme (bien plus de complicité en fait avec sa femme, plus fine que lui).

Tout le contraire de mon mari ce rêveur bisounours et salace, qui rêvait de nouvelles femmes mais fut incapable de les mettre dans son lit et de dépasser le stade du fantasme, bloqué par des peurs inconscientes. Enfin en mettant à part les masseuses, Nouvel Obs ou chinoises et/ou masseurs gays à poigne. Il va voir le salaud, moi aussi je suis capable de vouloir le tromper, et en plus j'y arrive, c'est pas bien difficile...

Le hic, c'est que l'amant-amante en voulait toujours plus, et que je n'avais plus envie de les voir... Caractères trop loin du mien, pas d'attrait physique. Juste pour le fun, le plaisir de la vengeance hot, et aussi et surtout de voir que je pouvais encore plaire. Alors que mon mari m'avait délaissée pendant plus de dix ans le salaud, alors que moi désirable si si, alors que lui impuissant et diabétique, et pas très désirable dixit la pintade : "son physique... bien trop gros... c'était inconcevable..."

Impossible aussi de répondre en face (de l'écran) à l'amant qui en veut encore - et IRL encore pire - : "je n'aime pas ton torse glabre ; je n'aime pas ton crâne rasé ; je n'aime pas tes idées facho de royaliste faf ; je n'aime pas ton intérieur encombré et sans goût ; je n'aime pas que tu aies quasiment forcé ta femme à intégrer nos jeux ; je n'aime pas ton manque de sentimentalité ... et bien d'autres griefs).

En fait, je n'aime que le fait de savoir que quelque part dans le Marais, il y a un petit couple qui attend et salive après moi, qui aimera caresser mon corps replet et me retourner dans tous les sens, et par conséquent me faire du bien, et que je peux déchaîner ces passions animales QUAND JE VEUX.

Enfin, quand je voulais... Parce que tant pis brisons-là, je renonce à cette poire pour ma soif. Tout en espérant dans un coin de ma tête de perverse ne s'estimant pas assez vengée, ou plutôt qui n'a pas assez exploré les joies de l'adultère (mon dieu on dirait du Sacha Guitry), qu'ailleurs il y aura peut être des gens aussi bien disposés à l'égard de mon cul. C'est pas gagné, c'est pas le genre de chose qui se trouve sous le pas d'un cheval ou sur le pas de sa porte, faudrait que je commence par sortir de chez moi. Bon v'la que je vais avoir des regrets.

Mais tant pis je jette un coup de pied dans les quilles bordel, et j'envoie valser en douceur leurs demandes réitérées. Car je ne les désire pas vraiment, et le sexe c'est bon quand on a envie du corps de quelqu'un d'autre merde. Dans le cas de mon mari, ce n'est pas de son corps, car la pintade a raison, Didi est bien trop gros, moins que Depardieu mais enfin il s'en rapproche, on est très très loin de Georges Clooney, ou même allez d'Antoine de Caunes (ils sont du même âge). Si j'ai envie de baiser (enfin je me comprends, avec le diabète "on se débrouille" - ce sont ses propres termes, c'est plus parce que j'ai été frustrée très grandement de tendresse, et de toucher, et de caresses, et de mots doux pendant très longtemps. Les rapports sexuels apportent cette source d'énergie, d'équilibre. Le toucher, ce sens essentiel. Se faire toucher, toucher, un rapport différent au monde, le moyen de s'aimer.

Et aussi que sur le net j'ai trouvé quelques une de leurs passions, et leurs idées politiques ne sont pas les miennes, même si je n'en ai pas. Ne suis pas royaliste pour plus que les deux sous de l'amour de Stéphane Bern, du prince Harry ou de Caroline de Monaco. Eux pardon, apparemment c'est du lourd, militantisme, catholicisme ultra et conservatisme tradi (c'est tout moi). Un peu incroyable. Faites ce que je dis, pas ce que je fais, alors. Moi, je voulais seulement coucher pour faire chier mon mari, et me remonter un peu la cerise de l'estime de moi. Mission accomplie.

Alors je m'en vais sans trop d'état d'âme jeter mes deux compères... Ils ne me font pas horreur loin de là, malgré tous leurs défauts qu'ils ne soupçonnent même pas que je connais ("ma femme et moi nous avons des convictions" - je n'ai pas demandé lesquelles, en sachant suffisamment par le net et ne désirant pas aller sur ce terrain glissant. Après tout, à poil tout le monde est pareil. Et ils ne m'ont pas demandé pour qui je votais, ne s'intéressent qu'à mon cul.

Je les aime bien et je ne crache pas dans leur soupe (de la clairette de Die et des gâteaux). J'ai un peu honte de m'être servis d'eux, ils m'ont bien réconfortée quand dans les abysses de la jalousie et du mal être, ils m'ont accueillie entre leurs bras, sans vulgarité et sans violence (bon il n'aurait plus manqué que ça). Mais bon, faute de vrai désir, ou d'admiration...

Mue par l'inspiration (et lasse de voir son nom dans ma messagerie), j'écris donc à amant (mon couple d'amants) ce truc sans courage et sans clarté, je sens que je vais avoir droit à une demande d'explications :

"Bonjour à tous deux, merci pour le message. J'ai dernièrement raccroché brutalement après avoir vu ton numéro s'afficher sur mon portable, l'appel tombant au milieu de promenades avec mon mari lors de nos dernières vacances en Italie (lacs du nord, en août), et Sicile la semaine dernière. C'aurait pu aussi se produire pendant que je me baignais, il aurait répondu à ma place... En effet ce n'est pas prudent... Concernant mes sentiments, je ne sais plus trop quoi penser. Je conserve de jolis souvenirs avec vous, mais je crois en fait que je choisis de ne pas concrétiser de nouvelles rencontres. C'était sympa, ça m'a fait du bien et j'y ai pris et vous aussi je pense du plaisir, jolies rencontres érotico-amicales, mais en fait tout ça me demande trop d'efforts. RV secrets, départs et retours en cachette, etc. Trop pour moi. Je préfère vous le dire maintenant, tout en sachant que je vais vous décevoir. Je préfère rester dans ma vie comme ça, à faire l'amour avec mon mari seulement (d'ailleurs, l'amour à trois je ne crois pas que ce soit trop mon truc en fait... j'ai bien aimé, mais je recherche plutôt le couple... féminin ou masculin, en tout cas merci de m'avoir offert cette opportunité). Voilà... Comment vous dire... J'ai beaucoup aimé, mais je n'ai pas tant envie de galipettes que ça. Je crois que j'ai besoin de quelque chose de plus sentimental. Même si bien dur à trouver à 54 ans. D'ailleurs je ne cherche pas. Contente d'avoir retrouvé une complicité physique avec mon mari, on a beaucoup parlé, on ne retombera pas dans nos erreurs de couple mariés depuis trop longtemps, la routine etc... Je vous souhaite de trouver de nouveaux nouvelles partenaires de jeux, à la hauteur de votre charme et charisme à tous les deux. Vous êtes des gens biens et sympathiques. Je regrette de vous dire tt ça... J'espère que vous ne prendrez pas trop mal ma "défection". Quand je vous ai appelé en septembre dernier, c'était que mon mari était absent pour la soirée. En fait ça ne se produit presque jamais, il est tout le temps là. Bon voili voilou. Je ne dis pas un non définitif, puisque c'était moi qui vous avais appelé, mais je crains de manquer d'enthousiasme. Puis, j'ai un côté un peu dépressif, ou mélancolique, qui me fait sans doute passer à côté de jolies choses, mais c'est comme ça. Pour l'atelier hélas je travaille tous les après midis, sauf le vendredi. Dommage que cette conne de prof m'ait virée, je regrette le jardin ensoleillé et les bonjours du gardien. Vous devez dire que je suis bien indécise. Oui c'est vrai. Pas l'habitude des histoires de coeur. Je vais dire qu'on peut en rester là... Je vous conserve toute mon amitié, merci pr tout. Bises. S."

Cette missive de ma part un rien poussive (et hypocrite) en réponse à son "petit coucou" (expression choisie en objet du mail, arrivé sur ma boîte pro, protégée des regards du mari, qui d'ailleurs bien moins curieux que moi, ne regarde rien).

"Bonjour S. Un petit mail pour prendre de tes nouvelles en espérant que tout se passe bien pour toi et ton petit monde.
Cela fait trop longtemps que nous ne nous sommes pas retrouvés et nous espérons que nous aurons bientôt une occasion de passer un moment en ta compagnie, peut être pendant les vacances de la Toussaint, si tu es disponible. Passe-moi un coup de fil, c’est plus simple si c’est toi qui appelles, je crains toujours de tomber au mauvais moment et de te déranger. Sinon, nous ça va. Le rush de la rentrée scolaire est passé et les choses se calment enfin. Finis, pour un temps, les réunions avec les professeurs, les parents d’élèves…. Après la période des inscriptions, les cours ont repris à l’atelier. A très bientôt.
Grosses bises. Signé : lui et elle"

C'est mignon, ça pourrait être tentant (mais les torses tout glabres et les idées facho et les statuettes de la vierge dans la chambre, sans moi).

Je préfère relire lle dernier message du mari, reçu ce matin, après encore ce qu'il appelle des "reproches" de ma part, en fait le constat que l'on aurait tous les deux être plus heureux, bref des "regrets".

Du mari à moi même :
"Mon amour je sais bien que je ne pourrais jamais effacer tout le mal que je t'ai fait. Mais je vais faire de mon mieux pour essayer de te rendre heureuse . Je t'adore. Ton mari Didi. (Envoyé de son iPhone)

Et moi de lui répondre itou :

"C'est gentil. Pour l'instant occupe toi de la chasse d'eau (nous avons des problèmes de plomberie en ce moment). Nan je rigole.
Tu ne peux pas savoir ce que ça me touche que tu sois redevenu amoureux avec tout ce que ça comporte. Ca m'a tellement manqué je croyais que ça ne m'arriverait jamais plus.
Mais comme je ne peux m'empêcher d'analyser et de comparer tout le temps, eh bien par exemple je me dis "qu'est ce que ça aurait été bien qu'il soit comme ça en Angleterre, dans l'hôtel de Tottenham Court Road par exemple, où j'avais envie de pleurer dans le grand lit inutile, avec douche italienne, en plus".
Dommage aussi que mes charmes ne soient plus les mêmes qu'en l'an 2000, quand tout a foiré... Bisous de l'épouse qui t'aime"

Si c'est pas beau ça...

Les grands singes (ici encres de Chine du dessinateur Honoré) me font penser désormais à ceux peints par Peintres se Première,  ceux que son énamouré chimèrique aimait tant. Vieux singe je vais t'apprendre à faire la grimace moi.
Les grands singes (ici encres de Chine du dessinateur Honoré) me font penser désormais à ceux peints par Peintres se Première,  ceux que son énamouré chimèrique aimait tant. Vieux singe je vais t'apprendre à faire la grimace moi.

Les grands singes (ici encres de Chine du dessinateur Honoré) me font penser désormais à ceux peints par Peintres se Première, ceux que son énamouré chimèrique aimait tant. Vieux singe je vais t'apprendre à faire la grimace moi.

BREAKING NEWS !!!

Zut de zut voilà que ce 23 11 2016 je vois le doux prénom même pas codé de Blandine apparaître dans mon journal d'appels sur le portable. Ciel mon mari n'a rien vu.

À 12 h 02 alors que je prenais ma douche pénible et quotidienne.  Ceux qui se sont déjà lavés avec un plâtre de 5 kg le bras sous sac poubelle me comprendront.

Je me suis cassé le poignet droit en tombant bêtement d'un fauteuil pour attraper une branche de vigne vierge à Royan 

C'est ce que j'ai textoté à mon Blandinet pour refroidir ses ardeurs supposées. 

D'ailleurs ne sais pas ce qu'il voulait (je m'en doute un peu ) : peut être m'insulter pour mon lâchage (ouf délivrance).

Hésite entre l'agacement : vont ils me lâcher et l'attendrissement : bouhouhou on pense encore à moi.

De toute façon avec un bras en moins, moi je dis pouce à la partouze.

 

 

Bonnes résolutions ou Ne ratez pas nos correspondances (Liaisons dangereuses)
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Rédigé par Gloubigoulba

Publié dans #je veux de l'amour, #infidélité émotionnelle

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